Article du 15 mars 2013, traduit avec l’aimable autorisation de Larissa Archer (fille de Masha Archer), qui a étudié la danse ATS® au studio FCBD® à San Francisco pendant quelques années.
Cet article a été rédigé suite à la publication de la vidéo d’un performance à laquelle Larissa a participé en mars 2013 : www.youtube.com/watch?v=d5CNFTarUoo
Article original en anglais : http://larissaarcher.com/2013/03/15/my-second-gig/
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Mon deuxième spectacle
Je continue mes cours de danse au studio FatChance BellyDance®, et en tant que membre de la troupe d’élèves, les Blue Diamonds, j’ai récemment participé à mon deuxième spectacle. Le plus souvent, je reste dans le chorus (groupe de danseurs présents en renfort), en attendant d’être suffisamment à l’aise avec les nombreux nouveaux pas et leurs clés parfois subtiles et leurs formations de groupe souvent incroyablement compliquées.
Comme il s’agit d’un style de danse improvisé, mais habituellement réalisé par un groupe, il ne s’agit pas simplement de connaître les pas. Apprendre à déchiffrer les clés qui annoncent les mouvements et, plus délicat, apprendre à exécuter clairement les clés – et même se rappeler des mouvements malgré le stress d’un spectacle… Il faut un peu de temps pour s’y habituer.
La troupe d’élèves fonctionne de manière à faciliter le passage dans chaque étape supérieure du processus, tout en limitant les risques d’humiliation. Nous dansons lors de fêtes et d’évènements caritatifs, dans des restaurants accueillant des spectacles live, et demain, à Rakkasah, un festival local de danse orientale. Comparés aux lieux et événements qui accueillent FatChance BellyDance®, ce sont des situations avec relativement peu de pression, qui nous permettent de travailler sur nos compétences de scène loin du regard du monde de la danse professionnelle.
Au début, vous dansez uniquement dans le chorus, et apprenez à gérer votre costume, ce qui apporte son lot de merveilleux problèmes. Par exemple, jusqu’à quel point dois-je serrer mon soutien-gorge, de sorte qu’il ne glisse pas vers le bas et laisse tomber ma poitrine, tout en me permettant de respirer ? Puis-je porter deux jupes et un sarouel touchant le sol sans trébucher, et comment dois-je déplacer mes pieds pour éviter cela ? Lesquels de mes bracelets puis-je porter, qui ne pinceront pas mon poignet ou ne s’envoleront pas quand je bougerai mes bras ? Puis-je enrouler mon turban de sorte qu’il tienne bien mais sans me donner une migraine ? Et si mes bras le heurtent quand je fais l’Egyptian Basic (un grand mouvement de hanche avec les bras levés encadrant le visage), le turban est-il trop gros, ou mes bras sont-ils trop près de ma tête ? Comment puis-je entrer et sortir de la voiture et marcher avec grâce avec toutes ces jupes ? Comment se débrouiller aux toilettes avec plusieurs jupes, un sarouel, plusieurs foulards autour des hanches, et une ceinture de danse ?
Après avoir dansé plusieurs fois dans le chorus, si vous êtes à l’aise, vous pouvez rejoindre les danseurs « vedettes » (dans la tribu en avant-scène) en tant que suiveuse (follower). Cela implique de prévenir les danseurs plus expérimentés au sujet des mouvements avec lesquels vous n’êtes pas encore à l’aise afin qu’ils évitent de sortir quelque chose de nouveau et de terrifiant pour vous.
Il s’agit aussi de s’habituer à danser sans miroir en face de vous pour vérifier votre posture, votre position dans les formations, etc. Il est facile de perdre ses repères sans l’aide du miroir, et puisque de nombreux mouvements s’exécutent à l’intérieur de ce que nous considérons comme une boîte invisible placée selon un certain angle contre l’« avant » de la scène (quelle qu’elle puisse être, rarement une avant-scène classique en forme de demi-cercle), vous devez être vigilant et apprendre l’angle de danse et la posture liée aux différents mouvements sans l’aide du miroir.
Lorsque vous avez été suiveuse (follower) pour quelques scènes, vous pouvez évaluer votre degré de confort pour diriger (lead) des formations dans les groupes « vedettes ». Encore une fois, puisqu’il s’agit d’un style de danse improvisé, bien que structuré, le stress de la situation de performance met à mal votre capacité à réagir sur le champ. Si vous connaissez dix mouvements, vous oublierez probablement sept d’entre eux lorsque vous dirigerez une tribu, du moins au début.
Ensuite, il y a la musique, avec laquelle vous êtes sensé vous familiariser à l’avance, pour être en mesure de choisir les mouvements les mieux adaptés non seulement aux rythmes variés, mais aussi aux humeurs changeantes de chaque chanson. Cela est particulièrement délicat car certains mouvements sont effectués dans un nombre défini de comptes, et parfois ils font se retourner le groupe vers le fond de la scène ; en gros, vous ne voulez pas être au milieu d’une combo rapide, avec un début, un milieu et une fin dont il serait difficile de s’écarter, et vous retrouver coincé dos au public lorsque la musique passe brusquement à un tempo lent. Tout à coup, vous ne pouvez ni compléter la combo avec grâce, parce que la musique a changé et le mouvement qui allait avec le tempo précédent est maintenant « périmé », ni commencer une nouvelle combo plus appropriée à la musique, parce que tout le monde fait face au fond de scène et s’attend à ce que la combo soit menée à son terme avant qu’une nouvelle soit lancée.
Et même si la personne en position opposée de leader (la personne qui se trouve à l’avant gauche du groupe – quelle que soit la direction du groupe – est le leader) a décidé de prendre la main, il ou elle doit effectuer des ruses mentales de Jedi pour forcer deux ou trois danseurs bloqués au milieu d’une combo raccourcie à arrêter de bouger – et de jouer des sagattes – à peu près en même temps, à percevoir immédiatement son nouveau statut de leader, et à gracieusement commencer une nouvelle combo adaptée au tempo en tournant le dos à l’auditoire.
Si le public se trouve tout autour, cela pourrait être plus facile, parce que, dans cette situation, tous les danseurs sont sensibilisés non seulement à la possibilité, mais à la probabilité d’un changement de leader à presque n’importe quel point d’une combo qui fait pivoter le groupe. Ainsi, l’échec momentané pour aligner avec précision les mouvements avec la musique peut être plus rapidement résolu par un changement de leader quasi-instantané et, en fait, par un niveau de danse de super-héros de la part des deux followers et du leader.
Mais malgré tout, vous vous ferez taper sur les doigts pour votre méconnaissance de la musique. Être un leader exige de se souvenir des pas, de savoir les signaler clairement, de connaître leur longueur et d’être capable de les placer dans les morceaux de musique aux moments appropriés rythmiquement et musicalement ; tout cela en souriant, en conservant une belle posture de danse, et sans trébucher sur vos jupes…
Pour l’instant, je ne suis à l’aise que dans le chorus, mais puisque cette scène était petite et que seulement quatre d’entre nous étions disponibles pour danser, j’ai été follower durant une musique (« Sharia el Souk », la seconde). Encore une fois, la vidéo est d’une grande aide. Je vois que mes floreos (mouvements de main dérivé du flamenco, vers 5:10) ont tendance à « pagayer », et que mon accent de hanche (vers 5:50), qui est censé être un mouvement isolé au niveau des hanches, se transforme en tremblement généralisé de tout le corps. Donc, je sais sur quoi travailler en cours…
Les chansons sont « Kako Kolan » et « Sharia el Souk », par Helm, et « Short Drum Solo Bellydance », par Raquy & the Cavemen.
© Larissa Archer 2013
Traduction Marie Marwen 2014